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菲利普二世之死 保罗 魏尔伦

菲利普二世之死 保罗 魏尔伦

作者: 多数派诗人亡兴 | 来源:发表于2019-06-16 06:52 被阅读7次

LA MORT DE PHILIPPE II

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A Louis-Xavier de Ricard

Le coucher d'un soleil de septembre ensanglante

La plaine morne et l'âpre arêt e des sierras

Et de la brume au loin l'inst allat ion lent e.

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Le Guadarrama pousse ent re les sables ras

Son flot hât if qui va réfléchissant par places

Quelques oliviers nains t ordant leurs maigres bras.

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Le grand vol anguleux des éperviers rapaces

Raye à l'ouest le ciel mat et rouge qui brunit ,

Et leur cri rauque grince à t ravers les espaces.

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Despotique, et dressant au-devant du zénith

L'entassement brutal de ses tours octogones,

L'Escurial ét end son orgueil de granit .

-

Les murs carrés, percés de vitraux monotones,

Montent, droits, blancs et nus, sans autres ornements

Que quelques grils sculptés qu'alternent des couronnes.

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Avec des bruit s pareils aux rudes hurlement s

D'un ours que des bergers navrent de coups de pioches

Et dont l'écho redit les râles alarmant s,

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Torrent de cris roulant ses ondes sur les roches,

Et puis s'évaporant en des murmures longs,

Sinist rement dans l'air du soir t int ent les cloches.

-

Par les cours du palais, où l'ombre met ses plombs,

Circule - t ort ueux serpent hiérat ique -

Une procession de moines aux frocs blonds

-

Qui marchent un par un, suivant l'ordre ascétique,

Et qui, pieds nus, la corde aux reins, un cierge en main,

Ululent d'une voix formidable un cantique.

-

- Qui donc ici se meurt ? Pour qui sur le chemin

Cet t e paille épandue et ces croix long-voilées

Selon le rit uel cat holique romain ? -

-

La chambre est haute, vaste et sombre. Niellées,

Les port es d'acajou massif t ournent sans bruit ,

Leurs serrures ét ant , comme leurs gonds, huilées.

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Une vague rougeur plus triste que la nuit

Filt re à rais indécis par les plis des t ent ures

A t ravers les vit raux où le couchant reluit .

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Et fait papillot er sur les archit ect ures,

A l'angle des objets, dans l'ombre du plafond,

Ce halo singulier qu'on voit dans les peint ures.

-

Parmi le clair-obscur t ransparent et profond

S'agitent effarés des hommes et des femmes

A pas furt ifs, ainsi que les hyènes font .

-

Riches, les vêtements des seigneurs et des dames,

velours, panne, sat in, soie, hermine et brocart ,

Chantent l'ode du luxe en chatoyantes gammes,

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Et , t rouant par éclairs dist ancés avec art

L'opaque demi-jour, les cuirasses de cuivre

Des gardes alignés scint illent de t rois quart .

-

Un homme en robe noire, à visage de cuivre,

Se penche, en caressant de la main ses fémurs,

Sur un lit, comme l'on se penche sur un livre.

-

Des rideaux de drap d'or roides comme des murs

Tombent d'un dais de bois d'ébène en droite ligne,

Dardant à temps égaux l'oeil des diamants durs.

-

Dans le lit , un vieillard d'une maigreur insigne

Egrène un chapelet, qu'il baise par moment,

Entre ses doigts crochus comme des brins de vigne.

-

Ses lèvres font ce sourd et long marmottement,

Dernier signe de vie et premier d'agonie,

- Et son haleine pue épouvantablement.

-

Dans sa barbe couleur d'amarante ternie,

Parmi ses cheveux blancs où luisent des t ons roux,

Sous son linge bordé de dent elle jaunie,

-

Avides, empressés, fourmillant s, et jaloux

De pomper tout le sang malsain du mourant fauve

En bat aillons serrés vont et viennent les poux.

-

C'est le Roi, ce mourant qu'assiste un mire chauve,

Le Roi Philippe Deux d'Espagne, - saluez !

Et l'aigle aut richien s'effare dans l'alcôve,

-

Et de grands écussons, aux murailles cloués,

Brillent , et maint s drapeaux où l'oiseau noir s'ét ale

Pendent de çà de là, vaguement remués !...

-

- La port e s'ouvre. Un flot de lumière brut ale

Jaillit soudain, déferle et bient ôt s'ét ablit

Par l'ampleur de la chambre en nappe horizontale ;

-

Port eurs de t orches, roux, et que l'ext ase emplit ,

Ent rent dix capucins qui rest ent en prière :

Un d'entre eux se détache et marche droit au lit.

-

Il est grand, jeune et maigre, et son pas est de pierre,

Et les élancement s farouches de la Foi

Rayonnent à t ravers les cils de sa paupière ;

-

Son pied ferme et pesant et lourd, comme la Loi,

Sonne sur les t apis, régulier, emphat ique :

Les yeux baissés en t erre, il marche droit au Roi.

-

Et tous sur son trajet dans un geste extatique

S'agenouillent , frappant t rois fois du poing leur sein,

Car il port e avec lui le sacré viat ique.

-

Du lit s'écart e avec respect le mat assin,

Le médecin du corps, en pareille occurrence,

Devant céder la place, Ame, à ton médecin.

-

La figure du Roi, qu'ét ire la souffrance,

A l'approche du fray se rassérène un peu,

Tant la religion est grosse d'espérance !

-

Le moine, cette fois, ouvrant son oeil de feu,

Tout brillant de pardons mêlés à des reproches,

S'arrêt e, messager des just ices de Dieu.

-

- Sinist rement dans l'air du soir t int ent les cloches.

Et la Confession commence. Sur le flanc

Se retournant, le Roi, d'un ton sourd, bas et grêle,

Parle de feux, de juifs, de bûchers et de sang.

- « vous repent iriez-vous par hasard de ce zèle ?

« Brûler des juifs, mais c'est une dilect ion !

 « vous fût es, ce faisant , ort hodoxe et fidèle. »

Et , se pét rifiant dans l'exalt at ion,

Le Révérend, les bras croisés, t êt e dressée,

Semble l'esprit sculpt é de l'Inquisit ion.

Ayant repris haleine, et d'une voix cassée,

Péniblement, et comme arrachant par lambeaux

Un remords douloureux du fond de sa pensée,

Le Roi, dont la lueur t ragique des flambeaux

Eclaire le visage osseux et le front blême,

Prononce ces mots : Flandre, Albe; morts, sacs, tombeaux.

- « Les Flamands, révolt és cont re l'Église même,

« Furent t rès just ement punis, à vot re los,

« Et je m'étonne, à Roi, de ce doute suprême.

« Poursuivez. » Et le Roi parla de don Carlos,

Et deux larmes coulaient t remblant es sur sa joue

Palpit ant e et collée affreusement à l'os.

- « vous déplorez cet acte, et moi je vous en loue.

« L'Infant , cert es, ét ait coupable au dernier point ,

« Ayant voulu tirer l'Espagne dans la boue

 -

« De l'hérésie anglaise, et de plus n'ayant point

« Frémi de conspirer - à ruses abhorrées ! -

« Et contre un Père, et contre un Maître, et contre un Oint ! »

Le moine ensuit e dit les formules sacrées

Par quoi tous nos péchés nous sont remis, et puis,

Prenant l'Host ie avec ses deux mains t imorées,

Sur la langue du Roi la déposa. Tous bruits

Se sont t us, et la Cour, pliant dans la dét resse,

Pria, muette et pâle, et nul n'a su depuis

 -

Si sa prière fut sincère ou bien t raît resse.

- Qui dira les pensers obscurs que prot égea

Ce silence, brouillard complice qui se dresse ?

Ayant communié, le Roi se replongea

Dans l'ampleur des coussins, et la béat it ude

De l'Absolution reçue ouvrant déjà

-

L'oeil de son âme au jour clair de la cert it ude,

Epanouit ses t rait s en un sourire exquis

Qui t enait de la fièvre et de la quiét ude.

 -

Et tandis qu'alentour ducs, comtes et marquis,

Pleins d'angoisses, fichaient leurs yeux sous la court ine,

L'âme du Roi montait, sereine, aux cieux conquis,

 -

Puis le râle des mort s hurla dans la poit rine

De l'auguste malade avec des sursauts fous :

Tel l'ouragan passe à travers une ruine.

 -

Et puis plus rien ; et puis, sort ant par mille t rous,

Ainsi que des serpent s frileux de leur repaire,

Sur le corps froid les vers se mêlèrent aux poux.

 -

- Philippe Deux ét ait à la droit e du Père.

菲利普二世之死

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给路易斯 泽维尔 德·里卡德

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血红九月的太阳落下

阴暗的平原和山脉那严峻的山脊

和薄雾徐徐地笼罩

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瓜达拉玛居于沙漠中

它一早的人流来自于各个地方

一些矮橄榄树摆动着他们细小的手臂

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猛禽鹰以大角度飞行

黑麦草在西方阴暗和红色的天空下变棕

它们喧闹的叫声在空间里吱吱作响

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专制 并将其向了顶点

八角形塔楼在那残忍地堆砌

为此埃斯科里亚尔修道院结束了它花岗岩式的骄傲

-

方形墙壁 被单调的彩色玻璃窗穿孔

上升 笔直 白色和裸露 没有其他饰物

一些雕刻的格栅,交替出现在顶部

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听起来像一只熊刺耳的咆哮

为央求举起斧头宰杀它的牧羊人而发出

其回声重复令人震耳欲聋

-

呼喊声在岩石上涌动

然后消散成长长的耳语

在傍晚的天空敲响了阴沉的钟声

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通过宫殿的庭院 阴影密布

反复地 似盘曲的海拉纹蛇

一支金发连衣裙的僧侣队伍

-

按照禁令的顺序 一个接一个地走

赤脚 腰间绑绳 手持蜡烛

似猫头鹰叫般用一阵强悍的声音喊出一首赞美诗

-

-谁要死了 在路上为谁

这些蔓延的稻草和长长蒙纱的十字架

是否是按照罗马教廷圣洁的仪式-

-

房间高 宽敞且阴暗 被装饰过

巨大的桃花心木门静静地转动

它们的锁像是蚂蚁 同它们的铰链一样都上了油

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一种模糊的红色比夜晚还要悲伤

渗过传出不明叫声带褶皱的窗帘

于闪耀的夕阳扫射过的彩色玻璃窗

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并使建筑群更加眼花缭乱

在物品的角落 在天花板的阴影下

我们在画作中发现这些奇异的光环

-

在透明和昏暗的明暗对比间

是惊恐激动的男男女女

和那些猎狗没有鬼鬼祟祟的感觉

-

富人 领主和贵妇的衣服

精致的天鹅绒 缎子 丝绸 貂皮和锦缎

在熠熠闪光中唱出奢华的颂歌

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并且 贯穿着有间距闪烁的斑驳与艺术

铜盔甲 朦胧而晦涩

自士兵行列的四分之三处发亮

-

一个穿着黑色连衣裙 脸色铜灰的男人 

俯身用手抚摸着股骨

躺在床上 像在看一本书

-

金色的窗帘如同墙壁一样僵硬

自乌木的顶端直线垂落

同时投射出冷酷钻石般的眼睛

-

在床上,一个瘦弱戴徽章的老人

有时慌乱地拨着念珠

在他的手指之间钩住像藤蔓的枝条

-

他的嘴唇使这个聋子发出长长的咕哝声

是濒死前最后的叹呻和痛苦的初次显现

-他的呼吸非常可怕

-

在他的胡子沾染了苋菜色

在他的白发中 红色的发光

在她的衣服下面衬着她的牙齿 泛黄

-

饥饿 渴望 蜂拥而至 嫉妒

要抽出垂死的黄褐色的所有不健康的血液

似接连不断的激斗和一窝虱子的到来

-

这国王 正在看秃头的垂死的人

是西班牙国王菲利普二世 - 迎接

而凹坑中奥地利的老鹰恐惧

-

和大的峰顶 有钉的墙壁

闪亮 和似黑鸟样铺展的许多旗帜

一直挂到这 依稀飘动

-

门开了一股突如其来残酷的光

突然闪现 并很快定格下来

按水平桌布中栅格的大小

-

火炬手 红色 和充满狂喜

照亮十位正在祷告中的嘉布遣会修女

其中一位脱颖而出 直走到床边

-

她高大 年轻 瘦弱 他的脚步沉重

和胆怯的激动的信仰

通过眼睑的睫毛闪闪发光

-

她的腿坚定而稳重 如同教条

走在地毯上的声音 规律 有度

她的双目下垂 直接靠近国王

-

所有这些 一直带着她狂喜的神态

跪倒 并捶打三次胸口

因她负有神圣的使命

-

毕恭毕敬的小丑自床榻边离开

在这种种情形下 肉体的医生

不得不让位给 灵魂

-

正在持续受苦的国王形象

随着死亡的临近 他有些安详

这是所有宗教所希望的

-

这次 僧侣 打开了他死亡不久的眼睛

所有的荣耀和赎罪混合着责骂

此刻休止 是上帝公正的使者

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-丧钟在傍晚的天空低沉地敲响

-

忏悔开始了 在两旁

朝向国王 以一个沉闷重音和绵长的腔调

颂道 火焰 犹太人 火炬和鲜血

-你会不会因为这种热情而悔改

想要烧死犹太人 但这是一个愚蠢的行为

在这样做时 你必是一个忠诚和诚实的人

-

并且 在崇高中石化

牧师 双手交叉 仰头

似乎是被宗教审判所雕刻的精神

-

呼吸急促 声音零碎

痛苦地 扯着衣衫褴褛

自他心底的忏悔

-

那国王 火炬惨烈的光芒

照亮白骨般的遗容和苍白的额头

诉说这些话语 法兰德斯 阿尔

瓦 死亡 劫掠 坟墓

-

-

弗朗德勒人 胆敢反抗教会

在您的骨骸 受到很好的惩罚

我很震惊  在国王看来 这是个被质疑的至高无上

-

-继续国王 说到唐卡洛斯

两行眼泪从脸颊流了下来

蠕动并可怕地粘在骨头上

-

-您对他这种行为感到遗憾 我赞美你

年少无知 当然 但仍是有罪的

想要在困窘中击倒西班牙

-

-自英格兰人的异端邪说 没有其他

一次骇人的谋逆 一个可憎的阴谋

反对自己的父亲 反对天主 反对任何信教者

-

下一位僧侣阐述神圣的仪式

我们把所有的罪都被赐予 然后

虔诚地合起双手侍奉天主

-

在国王的舌头上埋葬了 所有的杂音

已经消失 和审判 在困窘中挣扎

祈祷 嘶哑而无力 从此无人知晓

-

如果他的祷告词是虚构的 或奸诈的

-那么谁会抨击受保护的黑暗思想

这种沉默 是串通好上演的毒雾么

-

在取得共识后 国王 又重蹈覆辙

那靠垫宽阔 那福祉

因受到赦免而开放

-

他灵魂的眼睛在确定晴朗明媚的日子

以精致的微笑传播他的品性

保持 狂热和宁静

-

而在公爵 伯爵和子爵周围

在祭坛帷幕之后充满痛苦愤懑的眼睛盯着

国王的灵魂在被征服的天空宁静地升起

-

然后 死者的响声在胸口咆哮

这个患病的帝王雷霆大怒

当飓风席卷过一片废墟

-

然后什么都没有 然后 自无数洞穴钻出

和它们巢穴里冰冷的蛇一样

而蛆和虱子黏糊在冰冷的尸体上

-

-此刻 菲利普二世依然享有他作为父亲的权力

安居之 译

注 

菲利普二世 西班牙十六世纪的国王

瓜达拉玛 马德里市郊的小镇名

法兰德斯 阿尔瓦 欧洲地名

弗朗德勒 比利时和法国的地区名

唐·卡洛斯 西班牙菲利普二世的儿子 

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